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Le Vendredi 31 Janvier 2020 fut un jour historique pour le peuple du Royaume-Uni, et même pour l’Europe. Ce jour a marqué la sortie officielle du Royaume-Uni de l’Union européenne. Cependant, ce n’est pas la dernière page d’une saga qui semble ne jamais se terminer, c’est juste le début d’un nouveau chapitre.

Selon le gouvernement britannique, le “Brexit” est enfin terminé et la Grande-Bretagne n’est plus membre de l’UE. Cependant, la vérité est bien plus compliquée que cette réalité fabriquée. Malgré le retrait symbolique du drapeau britannique du Parlement à Bruxelles, il reste beaucoup à faire avant que le Royaume-Uni puisse se considérer véritablement comme une entité extérieure à l’UE.

Il ne fait aucun doute que le Royaume-Uni reste une nation très divisée en ce qui concerne le Brexit, tout le monde a une opinion, et personne n’est particulièrement désireux de changer cette opinion. Il est clair que les divisions causées par Brexit mettront beaucoup de temps à se dissiper. La meilleure illustration en est peut-être la façon très différente de commémorer le 31. Certains se sont rassemblés sur la place du Parlement pour partager haut et fort leur chagrin, une manifestation claire de colère et de trahison face à ce qu’ils considèrent comme une suppression de leurs droits en tant que citoyens européens. Cependant, dans tous les coins du pays, il y avait aussi des fêtes dont le seul but était de marquer cette occasion historique par des célébrations. Il est clair que le pays n’est pas prêt à avancer de manière unie.

Heureusement pour les personnes qui voyagent beaucoup, il n’y aura pas de changement avant un certain temps. Au moins jusqu’à la fin de l’année 2020. Malgré le fait que le drapeau britannique ne flotte plus sur le Parlement européen et que le Royaume-Uni n’est plus représenté au sein de ce parlement, très peu de choses vont évoluer. Une période de transition de 11 mois a été établie, pendant laquelle le Royaume-Uni ne sera plus représenté dans les institutions politiques de l’UE. Par conséquent, le Royaume-Uni continue à faire partie de l’union douanière et du marché unique, et continuera à respecter les lois de l’UE. En outre, cela signifie que le droit des citoyens européens à vivre, à travailler et à étudier au Royaume-Uni ne sera pas affecté. Bien entendu, les mêmes droits resteront valables pour les citoyens britanniques qui souhaitent venir en Europe. Cela signifie que, pour le reste de l’année au moins, la liberté de mouvement sera maintenue.

Toutefois, une fois la période de transition terminée, on peut s’attendre à ce que d’autres changements interviennent. Le gouvernement britannique et l’UE passeront les 11 prochains mois à essayer de conclure un accord de commerce. Celui-ci portera sur de nombreux domaines différents, tels que l’union douanière et la liberté de mouvement, et définira les relations entre le Royaume-Uni et l’UE à partir de 2021. Étant donné que la position du gouvernement britannique semble se contredire de semaine en semaine, il est difficile de dire à quoi ressembleront ces relations. Cependant, il est possible que le Royaume-Uni ait une relation similaire à celle de la Norvège. Il sera également intéressant de noter ce qui se passera en ce qui concerne la Cour de justice européenne et les accords actuels sur la sécurité commune et Europol. il est également possible que le Royaume-Uni n’arrive pas à conclure un accord. Cela aurait pour effet de geler le Royaume-Uni de toute coopération avec l’UE et de forcer les négociations à reprendre tout au début. C’est une chose qu’une grande partie du Royaume-Uni cherche désespérément à empêcher, en particulier l’Écosse et l’Irlande du Nord.

Un autre point qui sera soulevé lors des négociations est la participation du Royaume-Uni au programme Erasmus+. Récemment, il fut annoncé que plus de 10 millions de jeunes ont été impliqués dans ce programme depuis ses débuts, le Royaume-Uni étant l’une des destinations les plus désirées. Malgré la promesse fin 2019 de continuer à participer au programme, le gouvernement britannique est maintenant revenu sur cette promesse et propose d’y mettre fin. Cela privera des milliers de jeunes de la possibilité de participer à des échanges d’études, des stages et des projets qui se déroulent dans toute l’UE. Heureusement, étant donné que le programme a été initialement mis en place en dehors de l’UE et n’a été absorbé que plus tard, il est possible que la participation se poursuive alors qu’il est encore en dehors de l’Union. Cela permettrait au Royaume-Uni d’être un pays participant au programme comme la Turquie, Norvège, l’Islande, la République de Macédoine du Nord, la Serbie et le Liechtenstein.

Toutefois, il n’y a pas qu’au Royaume-Uni que les effets sismiques du Brexit se feront sentir. Avec la montée de la rhétorique anti-UE en Europe, il est probable que le Royaume-Uni ne soit pas le dernier pays à déclencher l’article 50. En Italie et en Pologne, notamment, le sentiment que l’UE n’est plus adaptée à sa mission est largement répandu. L’UE espère donc que le chaos qui s’est installé au Royaume-Uni suffira à convaincre les autres membres que la poursuite de l’adhésion et une plus grande coopération sont la voie à suivre.

Cette situation montre qu’il reste un long chemin à parcourir avant que le Royaume-Uni ne soit réellement en dehors de l’UE, si jamais cela arrive. Cependant, ne prenez pas cet article au pied de la lettre, il est possible que la situation ait totalement changé d’ici la semaine.

Un article conçu par Callum Wilson

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