En 2014, quelques mois seulement après que l’Italie ait mis en place un programme de sauvetage en Méditerranée, le nombre de réfugiés provenant d’Afrique du Nord qui tentaient de rejoindre l’Europe a atteint un niveau critique. Alors que l’Italie, avec le soutien de l’Union Européenne, commençait à maîtriser la situation, une énorme vague inattendue de réfugiés a décidé d’emprunter un chemin par l’Europe de l’Est. La situation devenue incontrôlable et l’UE n’étant plus en mesure de trouver des solutions communes, le nombre de demandeurs d’asile n’a pu être géré convenablement. C’est le début de la crise dite des migrants en Europe, l’une des plus grandes crises de réfugiés de l’histoire récente.
Bien que ces événements aient été largement couverts par les médias mainstream, certains aspects de la crise des réfugiés des années 2010 peuvent soulever des questions. Des questions telles que : d’où venaient les réfugiés ? Comment sont-ils entrés en Europe ? et quelle a été la réponse des pays européens ?
L’origine des vagues de réfugiés peut être facilement retracée jusqu’aux conflits en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. L’atmosphère conflictuelle qui règne dans de nombreux pays de ces régions du monde, touchés par des guerres et des dictatures, a poussé les habitants de ces pays à quitter leur pays d’origine. Pour mettre les choses en perspective, le plus grand pourcentage de demandeurs d’asile était originaire de Syrie, un pays plongé dans une guerre civile sans fin depuis 2011. Les deux autres pays d’origine les plus fréquents sont l’Afghanistan et l’Irak, pays qui ont été fortement impactés par les guerres de l’OTAN depuis le début des années 2000.
Toutefois, cela soulève la question de savoir pourquoi la plus grande vague de réfugiés est arrivée en 2015, alors que les guerres dans ces pays duraient déjà depuis 5 à 15 ans. De nombreux facteurs expliquent cette augmentation soudaine du nombre de demandeurs d’asile au cours de l’été 2015.
L’une des plus évidentes a été l’ouverture d’une nouvelle route pour les réfugiés après que la Macédoine a modifié ses contrôles frontaliers. La nouvelle « route des Balkans » passait par ce pays, puis par la Serbie pour entrer dans l’UE en passant par la Hongrie ou la Croatie. Cet itinéraire a permis de réduire considérablement les coûts d’entrée en Europe pour les migrants, car ils n’avaient plus besoin d’emprunter la route méditerranéenne de la Libye à l’Italie. C’était également le principal itinéraire emprunté par environ 850 000 réfugiés en 2015.
Néanmoins, un autre facteur important a été l’aggravation de la guerre civile syrienne. Pendant cette période, des frappes aériennes affectant la population civile ont commencé à être menées régulièrement et le nombre de morts a augmenté ces derniers temps. Les gens craignant pour leur vie, leur seule alternative était alors de quitter leur pays d’origine et de tout laisser derrière eux.
Mais maintenant que l’on sait clairement d’où venaient les gens et quelles étaient leurs raisons de fuir leur pays, comment l’UE a-t-elle réagi à la situation ?
Les pays européens ont d’abord été dépassés par la situation, car personne ne s’attendait à une vague de réfugiés de cette ampleur. Par la suite, de nombreux politiciens ont commencé à se positionner sur la manière de résoudre la situation. Des opinions favorables aux réfugiés, comme celle de la chancelière allemande Angela Merkel, promeuvent l’accueil des demandeurs d’asile, en opposition à une énorme vague de partis de droite en révolte qui étaient totalement opposés à l’entrée de réfugiés dans leur pays. Dans les mois qui ont suivi, nous avons assisté aux éternels débats et, comme dans un match de tennis, des attaques d’un parti à l’autre sur la manière de traiter le problème. Cependant, à la fin, chaque pays a travaillé sur sa propre façon d’accueillir les réfugiés et certains pays comme l’Allemagne, la Hongrie ou la Suède par exemple ont fait un énorme effort en donnant l’asile à la plus grande partie des réfugiés.
Officiellement, la Commission européenne a déclaré que la crise des réfugiés était terminée en 2019, mais les dommages qu’elle a causés à l’UE persistent toujours. Cet événement a été, jusqu’à aujourd’hui, l’une des plus grandes épreuves de force de l’Union et il est évident qu’ils ont échoué à accorder leurs violons. La crise a pu se terminer parce qu’en premier lieu, l’UE a pu improviser un plan de rétention pour limiter l’entrée des réfugiés sur le continent mais ce plan a déjà été ébranlé par la Turquie qui veut se retirer de l’accord et la pandémie mondiale du Covid-19 aggrave encore davantage les problèmes existants. Si les conflits au Moyen-Orient et en Afrique du Nord perdurent, les gens continueront de fuir leur pays et cette fois, les pays européens devront travailler ensemble pour trouver des solutions à long terme au problème.
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