La création et le déploiement d’internet à l’échelle mondiale a apporté des changements considérables dans la vie des êtres humains. Internet a révolutionné la façon dont les individus communiquent et interagissent entre eux. Il a également simplifié la façon dont nous créons des réseaux qui partagent les mêmes points de vue et, en conséquence, il a potentiellement accéléré le processus de radicalisation individuel.
La radicalisation en ligne se définit comme le processus par lequel les individus sont plongés, par l’utilisation des médias en ligne, dans des principes à forte dimension idéologique et dans des systèmes de croyance qui encouragent le passage vers des opinions plus extrêmes.
La radicalisation est un processus social qui prévaut particulièrement dans les petits groupes. Les liens entre les groupes, la pression des pairs et l’endoctrinement sont nécessaires pour inculquer l’idée que la violence est une réponse légitime à l’injustice perçue. Les études de cas montrent que les facteurs en ligne et hors ligne sont interconnectés et jouent tous les deux un rôle important dans le processus de radicalisation.
Mais de nos jours, il semble qu’Internet et les réseaux sociaux sont devenus un outil vital dans la diffusion des opinions extrêmes.
La raison pour laquelle internet est considéré comme un bon outil de diffusion des opinions extrémistes est que les groupes ou les individus peuvent aisément faire de la propagande idéologique et diffuser la peur en développant un contenu de haute qualité à faible coût, qui peut facilement atteindre une large audience.
C’est le cas de l’attentat de Christchurch en Nouvelle-Zélande en mars 2019, qui a été filmée en direct pour amplifier la portée de l’attentat.
Deux mois plus tard, le 15 mai, les chefs d’État et dirigeants d’entreprises et d’organisations du numérique se sont réunis à Paris autour du Président de la République française, Emmanuel Macron, et de la Première ministre de la Nouvelle-Zélande, Jacinda Ardern. Ils ont adopté l’Appel de Christchurch qui engage les gouvernements et les entreprises du secteur de la technologie à éliminer les contenus en ligne qui incitent à la violence, au terrorisme et à l’extrémisme.
Selon Eurostat, 84 % de la population de l’UE utilise quotidiennement internet et 81 % y accède depuis son domicile. Cet accès massif et démocratisé est une véritable chance. Malheureusement, cet espace offre également aux terroristes et aux extrémistes la possibilité de communiquer, de collaborer et de recruter. Ces dernières années, les décideurs politiques européens, les praticiens et les chercheurs ont commencé à enquêter sur le lien entre internet et le processus de radicalisation et en particulier sur les raisons qui poussents les individues à soutenir des formes d’extrémisme associées au terrorisme.
Aujourd’hui, les conversations en ligne entre les gamers sont l’un des contextes les plus communs qui peuvent conduire à la cyber-radicalisation. Cela peut par exemple commencer par quelques insultes racistes qui peuvent mener plus tard à une exposition à de la propagande suprématiste blanche sur un site internet quelconque. Une chaîne YouTube apparemment anodine peut recommander d’autres chaînes plus incendiaires, qui à leur tour peuvent recommander un contenu toujours plus radical.
C’est pourquoi le bureau des affaires intérieures de l’UE a créé le réseau de sensibilisation à la radicalisation (RAN) qui vise à aider et à faciliter le partage d’informations entre les personnes directement engagées auprès d’individus ou de groupes à risque. Les travailleurs sociaux, les enseignants, la police, les universitaires et les associations composent la majeure partie des personnes en première ligne face à ce phénomène.
Selon vous, est-ce qu’internet crée plus d’opportunités pour se radicaliser? Internet accélère-t-il ce processus ? Internet est-il une sorte de «chambre d’écho», un lieu où les individus trouvent leurs idées soutenues et reprises par d’autres personnes partageant les mêmes idées ?
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