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La pandémie COVID-19 a eu des répercussions négatives sur la majorité des activités en cours ou prévues dans toutes sortes de secteurs et a fait de l’année 2020, l’une des années les plus difficiles dans l’Histoire récente. Marquée par des bouleversements sociaux, des annulations massives d’événements, un confinement mondial et, semble-t-il, la plus grande récession économique depuis la Grande Dépression.

Depuis sa création, Erasmus a été l’un des programmes les plus réussis de l’UE. Au cours des trois dernières décennies, plus de 10 millions d’individus ont participé à ce qui, pour beaucoup d’entre eux, s’est avéré être une expérience qui a changé leur vie.

Dans un article précédent, nous vous avions apporté les témoignages de différentes expériences Erasmus+ pendant la pandémie. Les personnes qui ont vécu ces expériences ont différentes origines, ont participé à différents types d’activités Erasmus+, dans différents pays. La seule chose qu’elles ont en commun est qu’au moment de leur expérience Erasmus+, la « vie normale » était déjà loin et que la distanciation sociale était devenue notre nouveau mode de vie.

Ilektra est une jeune femme grecque de 24 ans, qui a débuté un stage en Bulgarie en février 2020.

Portrait-dIlektra

Ivana: Depuis le début de la COVID-19, quel type de programme Erasmus as-tu suivi, où et quand ?

Ilektra: A la mi-Février 2020 (la COVID-19 n’était pas encore très présente en Europe, et nous ne rencontrions pas encore de difficultés), j’étais partie en Bulgarie pour mon stage Erasmus+. Il s’agissait d’un stage dans une association où je devais m’occuper de la gestion de projets Erasmus+.

Ivana: Quel genre de problèmes as-tu rencontré (avant de partir, pendant et après) ?

Ilektra: En raison de la nature du stage, il a été impossible d’atteindre tous les objectifs que je m’étais fixés et de faire tout ce que j’aurais aimé faire. Par exemple, l’association pour laquelle je travaillais, avait obtenu l’approbation d’un échange de jeunes que nous étions censés accueillir et organiser en mai. Comme on peut l’imaginer, le projet a été annulé et je n’ai pas eu la chance d’en voir les coulisses. En plus, même si nous avons réussi à organiser quelques ateliers avant le confinement, les restrictions COVID-19, qui interdisaient les déplacements dans le pays et les rassemblements, ont eu pour conséquence l’annulation de nombreux autres ateliers que j’étais censée animer dans toute la Bulgarie.

Petit-village-en-Bulgarie

Ivana: Comment avez-vous réagi?

Ilektra: Au début, lorsque j’ai entendu parler du confinement, j’ai eu peur et je pensais rentrer chez moi. Cependant, j’avais davantage peur de voyager, d’attraper le virus sur le chemin du retour et de le transmettre à ma famille et à mes amis. J’ai donc décidé de rester recluse en Bulgarie, dans la toute petite ville où l’association était basée.
Deux mois après le début du confinement, j’ai décidé de retourner en Grèce. J’ai découvert qu’il y avait des vols hebdomadaires de Sofia à Athènes et que le gouvernement avait organisé des tests de dépistage COVID-19 à l’arrivée, pour tous les citoyens qui voulaient être rapatriés. J’ai pris l’avion, à l’arrivée à l’aéroport nous avons subi un test PCR COVID-19 et pendant 24 heures j’ai été mis en quarantaine dans une chambre d’hôtel en attendant les résultats. Comme le test était négatif, j’ai eu le choix soit de rester à l’hôtel pendant les 14 jours de quarantaine obligatoire soit de passer la quarantaine chez moi. Je suis rentrée chez moi et j’ai surpris ma mère qui, jusqu’à ce moment-là, n’avait aucune idée sur où je me trouvais ou sur ce que je faisais. Elle a failli s’évanouir en me voyant sur la porte d’entrée !

Ivana: Comment vos parents/amis ont-ils réagi ? 

Ilektra: Je sais qu’au fond de moi, tous mes amis et ma famille auraient préféré que je rentre en Grèce et que je sois en sécurité chez moi, plutôt que rester toute seule dans un pays étranger. Cependant, ils comprenaient le risque et les difficultés de voyager durant la pandémie, ils ont donc soutenu ma décision de rester et se sont assurés que j’allais bien.

Ivana: Quelles attentes aviez-vous avant de partir et quelle expérience avez-vous eue à votre retour ?

Ilektra: Avant de partir en Bulgarie, je pensais que je participerais à l’organisation de projets Erasmus+. Cependant, comme ils ont tous été annulés, j’ai participé au processus de recrutement des prochains stagiaires de l’organisation. Cela m’a ouvert un nouvel horizon pour m’orienter vers des domaines liés aux RH et je peux dire que j’ai trouvé une nouvelle vocation et de nouvelles possibilités de carrière. J’ai même commencé un autre stage une fois celui-ci terminé, cette fois en tant qu’associée RH. Bien sûr, j’aime toujours autant Erasmus+ et je veux participer à des projets, travailler avec des associations mais c’était agréable de découvrir plus de potentialités en moi. 

Après la période que j’ai passée en confinement et après de nombreuses heures de réflexion, je me suis sentie plus sûre de moi, plus forte et plus autonome que jamais.

Vue-dun-avion-sur-des-iles-grecques

Ivana: Changeriez-vous quelque chose ?

Ilektra: Non ! Avant d’aller en Bulgarie et avant que la pandémie frappe, j’ai voyagé sans relâche pendant deux ans, que ce soit pour des projets Erasmus+ ou pour des raisons personnelles. Le temps que j’ai passé en Bulgarie m’a permis de m’arrêter un peu et de réfléchir en profondeur sur les années passées et sur mon avenir. Je me suis rendue compte que les choses qui nous arrivent ne sont pas toujours ce que nous souhaitons, mais qu’elles sont peut être nécessaires à notre développement personnel.

Ivana: Comment pensez-vous que la Covid affecte les jeunes ? 

Ilektra: la Covid peut affecter les jeunes de plusieurs façons, négativement et positivement. 

Les jeunes sont en âge de socialiser, d’explorer et d’apprendre le monde. Avant Erasmus+, j’étais une fille très timide. En sortant de ma zone de confort et en participant à des projets, j’ai gagné la bataille contre l’anxiété sociale. Et je me demande comment un enfant timide peut apprendre à être plus sociable à l’ère de la distanciation sociale ? Comment cela affectera-t-il leur vie d’adulte ?

La crise a, sans aucun doute, affecté les opportunités de travail. Le confinement a eu et aura des effets considérables sur l’économie du monde entier. De nombreux emplois ont déjà été perdus, des personnes ont été mises au chômage technique et des entreprises envisagent de fermer. Cela ne laisse pas beaucoup de place aux jeunes pour faire leurs premiers pas sur le marché du travail. Cependant, je suis très confiante que les jeunes, avec les bons outils et une bonne formation, peuvent trouver leur voie dans l’emploi et surtout dans l’entreprenariat pour les courageux qui voudront trouver des solutions aux problèmes !

Ivana: Quel a été le plus gros problème ou obstacle ?

Ilektra: Consacrer une période longue au programme Erasmus+, pour un stage par exemple, et ne pas vivre la vraie expérience Erasmus (je pense qu’il y a pire ahah).

Ivana: Si vous saviez qu’une pandémie allait se déclarer et de nombreux obstacles se dresser, le referiez-vous malgré tout ?

Ilektra: Probablement 🙂 J’ai plein de raisons de dire non, mais je garde ma devise en tête : « les choses qui nous arrivent ne sont pas toujours ce que nous voulons mais peut-être ce dont nous avons vraiment besoin « .

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