Cet article rédigé par Joshua Aghadiuno est le premier d’une série en deux parties afin de comprendre les tenants et aboutissants du Brexit.
Ici, je tenterai d’expliquer ce qui s’est exactement passé au cours des trois dernières années depuis le référendum du 23 juin 2016. Le Brexit est sans aucun doute l’un des sujets les plus controversés et clivant de l’histoire politique européenne moderne. Le référendum du 23 Juin 2016 a divisé la Grande-Bretagne en deux, avec une victoire d’un peu moins de 4 % pour le “leave”, ce qui a provoqué des tensions dans le pays et dans les familles, y compris la mienne. Les villes industrielles comme Londres et Manchester ainsi que l’Écosse et l’Irlande du Nord ont soutenues l’UE et voté “remain”, tandis que le vote “leave” a été plus populaire en Angleterre, au Pays de Galles et dans les villes non industrialisées du Nord et des Midlands, comme Stoke-on-Trent et Wolverhampton. Les positions des principaux partis sont intéressantes, car l’administration centrale des conservateurs que celle des travaillistes sont largement pro-UE, bien que leur cœur soit largement eurosceptique. Cela a conduit à la création de factions au sein des deux partis et à l’augmentation du soutien aux petits partis.
Après le résultat du référendum, beaucoup de choses se sont produites dans la politique du Royaume-Uni. Premièrement, le Premier ministre David Cameron et son chancelier de l’Échiquier (ministre de l’Économie et des Finances), George Osborne, ont démissionné immédiatement, ce qui a déclenché une élection conservatrice à la tête du gouvernement, qui a abouti à l’élection de la précédente ministre de l’Intérieur Theresa May comme nouveau dirigeant des conservateurs et, par conséquent, comme nouveau Premier ministre du Royaume-Uni. Depuis le référendum, le Brexit se heurte à une résistance farouche, la juriste Gina Miller a saisi la Haute Cour pour obliger le gouvernement à consulter le Parlement avant de déclencher l’article 50 (le protocole de sortie de l’Union européenne). Depuis lors, Theresa May en est à sa troisième secrétaire d’État à la sortie de l’UE (ministre responsable de la mise en œuvre du Brexit), et les trois accords qu’elle a présentés au Parlement ont été rejetés. Il y a également eu 12 “votes indicatifs” au Parlement, mais tous ont été rejetés, ce qui indique une impasse parlementaire. Cela a provoqué la désillusion de beaucoup à l’égard des partis politiques britanniques actuels, ce qui s’est traduit par la création de deux nouveaux partis : le parti pro-UE Change UK et le parti du Brexit, qui porte bien son nom.
Il y a eu un grand débat au Royaume-Uni sur le type de Brexit qui devrait avoir lieu, un Brexit “dur” ou un Brexit “mou”. Le Hard Brexit est favorable à un démantèlement complet de la participation de la Grande-Bretagne aux institutions européennes telles que l’union douanière, la politique commune de la pêche et la Cour de justice européenne. Les partisans de ce type de Brexit soutiennent que le Royaume-Uni est capable de définir ses propres politiques sans l’influence de Bruxelles. Je crois que cette option est la plus populaire parmi les personnes qui ont appuyé Brexit depuis le référendum. Inversement, les personnes qui avaient initialement voté pour rester dans l’UE préfèrent désormais un Brexit “doux” dans lequel le Royaume-Uni continue à participer aux programmes de l’UE. Cette option est considérée comme la plus prudente sur le plan économique et serait celle qui causerait le moins de perturbations. Toutefois, les critiques soutiennent qu’il s’agit d’un “faux Brexit” puisque le Royaume-Uni serait toujours obligé de se conformer à un certain nombre de règlements et continuerait à se soumettre à la Jurisprudence de la Cour Européenne de Justice.
Au Royaume-Uni, c’était le jeudi 23 Mai le jour du scrutin pour les élections européennes, ce qui est un choc pour beaucoup, étant donné que nous ne nous attendions pas à y participer. Les favoris actuels, le parti du Brexit nouvellement créé, devraient obtenir le plus grand nombre de voix, avec environ 33% des voix. Les libéraux-démocrates sont le plus grand parti anti-Brexit et sont susceptibles de terminer deuxièmes, avec environ 20% des voix. Cela met en évidence le niveau de polarisation de la politique britannique. Lorsque le parti du Brexit apparaît comme le parti qui remporte le plus de succès, cela ne peut être interprété que comme une confirmation décisive de la volonté du peuple britannique de quitter à tout prix l’Union européenne, avec ou sans un accord.
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