Ce jeune vidéaste de 20 ans a présenté son film au centre social des Trois quartiers et vient de créer sa propre association. La bande de Gaza, vue de l’intérieur par un jeune vidéaste de 20 ans. Vendredi soir au centre social des Trois quartiers, une quinzaine d’habitants ont assisté à la projection du film de Youri Bergoug. Ce Roubaisien, également conseiller communal de la jeunesse à Tourcoing, a souhaité témoigner de la situation palestinienne. Mais son « engagement » ne se limite pas là. Plus largement, il souhaite se lancer dans la coopération internationale et a créé sa propre association.
Lui-même définit son film comme un peu « underground ». « C’est toujours difficile d’évoquer la question palestinienne », conçoit Youri Bergoug. Entre la diabolisation des uns et la stigmatisation des autres, pas facile de prendre du recul quand on évoque le conflit israëlo-palestinien. Le Roubaisien l’a appris à ses dépens. Depuis son retour de Gaza en décembre 2012, il a multiplié les demandes pour diffuser son film. Et a essuyé quelques refus, « mais le maire de Tourcoing, entre autre, a accepté une projection en mars dernier à la Station », précise-t-il. Et Houria Cheurfi, référente loisirs-adultes au centre social des Trois quartiers a également souhaité l’inviter.
Tôt, Youri Bergoug a ressenti « l’envie de s’engager ».
Youri est resté cinq jours sur place. « Je n’avais jamais mis les pieds là-bas , confie Youri Bergoug. Mais ça m’a toujours intéressé. » Il a découvert des paysages en ruines. « C’était trois semaines après les bombardements de novembre 2012. » Les Roubaisiens se sont joints à un « convoi international », ce qui a facilité leur entrée dans la bande de Gaza.
Muni d’un simple caméscope, Youri Bergoug a filmé le quotidien des Gazaouis. Résultat, 35 minutes de vidéo, nourries de nombreux témoignages. Et ce qui a surpris les Tourquennois vendredi soir, ce sont tous ces sourires. « Malgré les bombardements, ils gardent une joie de vivre », confirme Abdel Kader.
Après la projection, l’assistance a pu dialoguer via internet avec deux Gazaouis. « C’est très émouvant de pouvoir vous parler en direct », lance une femme, devant ces visages sur grand écran. Maram et Ahmed, que Youri Bergoug a rencontrés sur place, ont pu répondre aux diverses questions. Et témoigner de la situation complexe de Gaza, tout en livrant un message d’espoir. « Pour la plupart des Palestiniens, il n’y a pas de haine vis-à-vis des Israéliens, conclut Ahmed. Nous avons vécu en paix pendant des dizaines d’années. La paix, c’est la seule solution. » Pour Youri Bergoug, cette expérience palestinienne n’est qu’un début. Il veut développer des projets de coopération. Il a déjà des pistes au Proche Orient et en Europe.
CÉCILE VIZIER
Source : Nord Eclair 21/05/2013
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